Depuis quelques années, on observe une ouverture croissante des législations mondiales à la question de l’usage de la plante de cannabis. En 2018, le Canada a été le premier pays du G7 à avoir voté sa légalisation. Parallèlement, la culture de cannabis amateur connaît une perpétuelle expansion, sa plante étant robuste et facile à cultiver. Préparez votre pot, nous vous disons tout sur cette culture de la fleur CBD.
Mettre en place sa culture de cannabis.
Pour beaucoup d’entre nous, le jardinage peut sembler être une activité difficile et exigeante en matière de connaissances mobilisées. Ces a priori peuvent freiner les amateurs de cannabis dans la mise en place de leur culture fétiche. Qu’ils se rassurent ! En effet, la culture de cannabis est facile à conduire en soi. Elle est tout à fait à la portée des jardiniers débutants, à condition de prendre le temps de se renseigner et de respecter les étapes clés du cycle de la plante.
Sachez que la plante de cannabis peut pousser sous toutes sortes de climats, en pot, à l’intérieur comme à l’extérieur, et ce, tout au long de l’année. En soi, il n’y a donc aucune raison d’en être intimidé. Comment mettre en place sa culture de cannabis ? Pour répondre à cette question, quelques éléments principaux doivent être appréhendés.
Comprendre le cycle de la plante cannabis.
Avant de se lancer dans une culture, il est important de connaître le cycle de sa plante. On rappellera d’emblée que le cannabis est une plante annuelle, c’est-à-dire que son cycle « de la graine à la graine » ne dépasse pas une année en soi. Par ailleurs, sachez qu’il est possible d’obtenir un plant de cannabis à partir d’une graine ou d’une bouture. Le cycle du cannabis démarre avec la germination de sa graine et la sortie de sa première racine, suivie de deux embryons de feuilles. La germination débouchera finalement sur un jeune plant, après 2 heures à 2 semaines selon la variété (auto ou non).
Ce jeune plant développera de nouvelles feuilles avant d’entrer dans l’une des étapes principales du cycle de la plante de cannabis, c’est-à-dire la phase de croissance végétative. La plante gagne alors en densité. Notons que ce stade de croissance du cannabis requiert un grand nombre de nutriments et beaucoup de lumière. Ce n’est qu’ainsi que la production d’énergie nécessaire à la plante sera suffisante.
Pour la plante de cannabis, l’objectif est de produire un maximum de surface afin de maximiser ses chances de produire des fleurs au stade floraison. Finalement, c’est à l’issue de cette phase de croissance végétative qui aura duré entre 1 et 5 mois selon la variété (auto ou non), que l’on commence à distinguer le sexe du plant. S’ensuivent ensuite les phases de préfloraison puis de floraison qui aboutira à l’apparition des fleurs ou têtes de cannabis. Notons que la durée de floraison varie d’une variété à l’autre (moins de temps chez une variété auto).
Choisir sa variété.
Avant de démarrer sa culture de cannabis, il est indispensable de sélectionner une variété de qualité. Il en existe plusieurs centaines sur le marché, et il peut sembler très difficile de faire son choix. Avant tout, le futur cultivateur devra choisir entre une variété autofloraison et une variété féminisée. Sachez qu’une variété auto, au développement plus rapide et au rendement moins grand, convient mieux aux débutants. En effet, à peine 8 semaines leur suffiront pour se développer de la graine à la fleur de cannabis.
Parmi les variétés auto, on pourra par exemple s’orienter vers Royal Gorilla Automatic, Royal Cookies Automatic ou encore Northern Lights Automatic. Pour les jardiniers plus techniques, Power Flower, Amnesia Haze ou White Widow sont des variétés féminisées de qualité. Pour bien réussir sa culture de cannabis, le choix de la variété de cannabis est essentiel et on doit se poser la question de ses objectifs de production.
Préparer l’environnement cultural.
Pour assurer une croissance de qualité à sa culture de plante de cannabis, certaines conditions doivent être réunies.
- La lumière : 12 heures de lumière seront quotidiennement nécessaires au bon développement de la plante.
- Le milieu de culture : c’est-à-dire le substrat sur laquelle évolue la racine de la plante de cannabis. Il correspond soit à de la terre et contient alors un contenu nutritif organique, soit à un milieu de croissance neutre (laine de roche, coco ou perlite). Il existe également des méthodes culturales sans milieu (aéroponique, hydroponique ou en eau profonde). Selon la variété (auto ou non), certains milieux conviendront mieux à la racine et on pourra améliorer leur qualité nutritive par un grand apport d’engrais.
- L’air : La plante de cannabis a besoin d’une circulation constante d’air frais. Sans cela, sa croissance sera de faible qualité et elle sera plus vulnérable aux nuisibles et aux champignons.
- L’eau : Le développement et la bonne marche des fonctions biologiques de la plante de cannabis nécessitent de l’eau en bonne quantité.
- La température : 27 °C est la température idéale pour une bonne croissance de la plante de cannabis. Toutefois, elle supporte bien le chaud et le froid à condition que les températures ne soient pas extrêmes.
- Les nutriments : Terreau, compost, engrais et minéraux sont autant d’apports nutritifs qui peuvent encourager le développement sain de la plante de cannabis et de sa racine. En soi, l’apport en nutriments doit tenir compte de la variété (auto ou non).
- L’humidité : Tout est une question d’équilibre. Un excès pourrait favoriser nuisibles et champignons, tandis qu’en quantité insuffisante, les feuilles de cannabis ne peuvent pas assurer leurs fonctions quotidiennes et la croissance de la plante en souffre.
Cultiver sa plante en intérieur ou en extérieur.
La plante de cannabis peut aussi bien être cultivée en pot à l’intérieur qu’à l’extérieur, les deux modes de culture présentant chacune leurs avantages et leurs inconvénients. En plein champ, la plante dispose de plus d’espace et les rendements seront plus élevés. L’entretien est plus facile puisque c’est la nature qui s’occupe de tout, encore faut-il avoir un environnement et un substrat qui conviennent à la culture (type de terre, climat). La plante de cannabis aura notamment besoin d’une bonne exposition au soleil (au moins 8 heures par jour) jusqu’à sa récolte.
Les apports d’engrais seront un réel atout pour son développement. Concernant la culture de cannabis en extérieur, la plante germe courant mai et la floraison se produit en fin d’été ou à l’automne selon la variété. La date exacte de la floraison, qui est une question qui intéresse particulièrement tout cultivateur de cannabis est hétérogène selon la variété.
Conduite en pot à l’intérieur, la culture de la plante sera gourmande en engrais, en entretien et en équipements. En effet, elle nécessite de produire de la lumière, de la ventilation, d’acheter un substrat et un petit pot, ainsi que des nutriments. Par ailleurs, elle impose de veiller à conserver un espace de culture et un substrat propre et de maintenir un taux d’humidité, un pH et une température favorable. La floraison intervient généralement après 1 à 4 semaines de croissance végétative de la plante, selon la variété. La culture de cannabis en pot ne pose aucun problème.
Entretenir sa culture de cannabis.
Pour aboutir à une production suffisante et à une récolte de qualité, le cultivateur de cannabis devra veiller à bien entretenir sa plante. C’est d’autant plus vrai s’il décide de le faire en pot à l’intérieur. Il devra pour cela respecter trois étapes clés.
Réussir la germination de sa graine.
Tout grand cultivateur le sait, peu importe la culture et la variété, une bonne récolte commence par un semi-réalisé correctement et à temps. Pour faire germer une graine de cannabis, il devra réunir trois éléments, à savoir l’eau, la chaleur et la lumière. Une fois ces facteurs instaurés, la graine de cannabis prend facilement racine et la plante commence son cycle. Notons que la germination en pot est facile.
Le plus simple consiste à semer la graine directement dans le substrat final. Pour cela, on la placera dans un grand pot de terre (ou autre substrat), à 1 cm de profondeur, on veillera à conserver le substrat humide durant toute la germination de la graine. Il n’est pas question de tomber dans l’excès d’eau sous peine de ralentir la croissance de la plante. Si on le souhaite, on pourra agrémenter la terre (ou autre substrat) d’un engrais starter pour encourager le départ de production.
Surveiller la croissance végétative et la floraison de la plante.
Au stade de la croissance végétative, la plante de cannabis se développe de manière explosive et l’entretien n’est pas difficile en soi.
Les plants devront être transplantés dans un plus grand pot au fur et à mesure de la production de racine. Selon la variété, le système racinaire se développe plutôt en hauteur au niveau de sa racine principale ou plutôt sous formes de ramifications latérales.
A l’intérieur, il faudra veiller à apporter suffisamment d’éclairage à la plante de cannabis. On réglera les lampes à 18 heures de lumière par jour et 6 heures par nuit. Lors de la floraison, il faudra exposer la plante à 12 heures de lumière par jour. À l’extérieur, on conduira sa culture sur une zone fortement exposée au soleil.
La fertilisation de la plante de cannabis n’a rien de particulier en soi et on se contentera d’apporter azote, phosphore et potassium sous forme d’engrais complets par exemple. On veillera à ne pas apporter trop d’azote à la culture, particulièrement au stade floraison et à ne pas fertiliser en engrais au cours des trois dernières semaines avant récolte. D’autre part, la croissance végétative et la floraison nécessitent toutes deux un bon arrosage, l’eau permettant à la plante d’absorber les nutriments. Pour irriguer sa culture sans risquer l’excès d’eau qui peut asphyxier une racine, on attendra que les 3 premiers cm soient secs avant d’ajouter à nouveau de l’eau.
En culture d’intérieur, le cultivateur de cannabis devra maintenir sa plante à bonne température. La culture de cannabis s’épanouira entre 20° et 30°, une fourchette plutôt large en soi.
Sexage de la production.
Si le but du cultivateur est la production des fleurs résineuses, il est essentiel de déterminer le genre des plants. En effet, seuls les plants femelles en produisent, tandis que les plants mâles sont spécialisés dans la production de pollen. Pour éviter une pollinisation de l’espace de culture et un arrêt de la production de résine, il est essentiel de procéder à un sexage des plants de cannabis. Aux alentours de trois ou quatre semaines après la germination de la graine (selon la variété), on enlèvera les plants mâles de l’espace de culture.
Récolte, séchage et affinage du cannabis.
Une fois la plante de cannabis arrivée à maturité, les grappes de fleurs sont très gonflées et il est temps de procéder à la précieuse récolte. Pour cela, chaque cultivateur a sa méthode, l’essentiel étant de procéder à temps et avec parcimonie. La méthode la plus pratiquée consiste à tailler sur pied en éliminant les feuilles alors que le plant est toujours en terre, avant de couper ce plant. On sèche alors les branches en les pendant ou on coupe les têtes avant de les disposer sur un petit filet de séchage.
Pour une meilleure qualité, on prendra le temps de sécher les têtes dans l’obscurité et au frais pendant au moins deux semaines. ll faudra vérifier régulièrement leur état pour éviter moisissures et sur-séchage. Une fois sèches, on les placera dans un petit pot fermé ou un petit bocal qu’on ouvrira une fois par jour durant deux semaines pour les aérer. Cette phase de curing, qui marque la fin de la culture, peut durer autant de temps qu’on le souhaite (minimum six semaines). La longueur du curing aura un très grand impact sur la qualité finale du produit.
Identifier et maîtriser les problèmes liés à sa culture de cannabis.
Les amoureux de la terre le savent. Pour une production de qualité, deux éléments sont indispensables : le temps et l’observation de la plante. Pour réussir sa culture de cannabis, il est question d’observer sa plante afin d’identifier tout potentiel problème. En effet, bien que robuste, la plante de cannabis peut être exposée à plusieurs difficultés à surmonter pour une bonne récolte.
Un problème de déséquilibre du pH.
Pour bien réussir sa culture et assurer la bonne nutrition de la plante, la question du maintien d’un bon pH est essentielle. Sa valeur optimale dépend du substrat utilisé, elle s’élève à 7,5 pour la terre qui agit de manière automatique comme un tampon.
Un problème d’arrosage.
Si le cultivateur identifie une chlorose au niveau de sa plante, il peut s’agir d’un sous-arrosage ou d’un surarrosage. Cela peut conduire à un effet chute de croissance automatique ou à une vulnérabilité aux nuisibles et maladies. Sous peine de voir de nombreuses fleurs mourir, il faudra revenir à un arrosage adapté de sa plante. On pourra veiller à soulever le pot à chaque arrosage pour peser les plants secs et mouillés. On pourra également noter les dates d’arrosage, améliorant ses chances d’assurer une bonne récolte. Il faut par ailleurs veiller à avoir un pot percé.
Un problème d’excès de chaleur ou d’éclairage.
En cas de stress lié à la température excessive, les feuilles de cannabis prennent des couleurs allant du jaune au marron et semblent brûlées. L’identification est facile et le cultivateur peut prendre des mesures correctives. Si la culture est en pot à l’intérieur, il se contentera d’ajuster la position de la lampe de culture et sa puissance.
Réguler la température pour une culture d’extérieur est plus difficile. On pourra cependant veiller à apporter de l’ombre à la plante de cannabis et augmenter l’arrosage automatique pour la soulager. Rappelons que semer les graines à temps aide souvent à éviter l’effet coups de chaud.
Un problème d’attaques de nuisibles et de pathogènes.
Parmi les principales attaques sur sa plante, la culture de cannabis risque surtout d’être la cible de champignons pathogènes et notamment le Botrytis. En effet, ce champignon est responsable du pourrissement des têtes. Pour éviter les attaques fongiques, il faut contrôler l’environnement de culture en évitant l’excès d’humidité et en favorisant une bonne ventilation de la plante.
Certains insectes peuvent blesser la plante de cannabis. Le tétranyque, invisible à l’œil nu, attaque souvent la culture d’intérieur. Sans intervention du cultivateur, l’insecte continuera de se développer à la floraison et la culture sera détruite. Pour stopper sa progression, on pourra employer un spray anti-araignée en phase végétative.
Enfin, il faut également prêter attention aux rongeurs et limaces pour protéger la plante jusqu’à sa récolte et bien réussir sa culture.
Un problème d’équilibre de nutriments.
Le cultivateur devra veiller à fertiliser avec des engrais de bonne qualité suffisamment dosés en nutriments. Notons que chaque variété a sa préférence en termes d’engrais, seule l’expérience rend possible une parfaite fertilisation de sa culture de cannabis.
En cas d’apports excessifs d’engrais et de nutriments comme l’azote, le phosphore et le potassium, les plants exprimeront des symptômes de stress. De manière automatique, le cultivateur verra apparaître des taches brunes au bout des feuilles. Ces dernières finiront par se recroqueviller sur elles-mêmes, ce qui altérera la qualité globale de la plante. Les débutants ne devront pas succomber à un possible excès d’apports. En cas de niveaux de nutriments trop élevés en terre (ou autre substrat), on recommande de faire un flushing à l’eau distillée.
À l’inverse, si la plante est en carence, elle prend de manière automatique, un petit aspect mollasson, avec des feuilles jaunissantes et faibles. Il faudra alors identifier l’élément manquant et revoir sa fertilisation à la hausse en ajoutant des engrais. En effet, une carence d’éléments peut à terme aboutir à la mort de la plante. Notons que ce que l’on identifie comme une carence peut également être lié à un petit blocage d’élément.
Dans ce cas, on tâchera de vérifier les niveaux de pH qui sont souvent à l’origine de blocages qui posent alors problème. Si le pH de la terre (ou substrat) n’est pas bon, il est possible que l’assimilation des engrais soit de mauvaise qualité.
Un problème de brûlures dues au vent.
En cas de mauvaise orientation de la plante d’intérieur par rapport aux ventilateurs, ces dernières montrent de manière automatique des signes de stress rares dans la culture d’extérieur. On parle de façon automatique de « brûlures dues au vent ». Les cultivateurs observeront alors que les feuilles les plus proches du ventilateur impliqué se recroquevillent sur elles-mêmes et s’agitent beaucoup. Dans ce cas, il faudra veiller à baisser le niveau de ventilation de sa plante. On essaiera aussi de ne pas surcharger sa zone de culture, la plante ayant besoin d’espace jusqu’à récolte.
Du semi à la récolte, la culture de cannabis est en soi plutôt facile, encore faut-il s’équiper et respecter certaines préconisations d’entretien. I vous avez un anuel d’utilisation pour votre culture, vous pourrez aussi voir le brief et les détails de cette manoeuvre. Alors, à votre pot, prêt, partez !
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